11/01/2011

Le quai de Ouistreham de Florence AUBENAS

REPORTAGE ROMANCE PARU EN 2010
Le choix de ce livre s'est fait dans le cadre de ma tournante de livres.
Je lui donnerai 5,5/10.
Quelques mots sur l'auteur : Florence Aubenas, d'origine française, est née en 1961 à Bruxelles. Diplômée du centre de formation des journalistes en 1984, elle a fait sa carrière en partie chez Libération puis deviendra grand reporter au Nouvel Observateur. Elle a couvert des évènements au Rwanda, Kosovo, Algérie, Afghanistan et Irak ainsi que plusieurs procès en France. Au cours d'un reportage en Irak, elle a été retenue en otage 157 jours. Elle s'est fait connaître au procès d'Outreau doutant de la culpabilité des prévenus. Elle a commenté sur FR3 le retour d'Ingrid Bétancourt après 5 ans de captivité en Colombie. En juillet 2009, elle est nommée présidente de l'Observatoire international des prisons. Elle s'intéresse aux questions sociales et à la précarité. Dans son oeuvre, on trouvera : "La méprise" en 2005 (sur l'affaire d'Outreau), "Grand reporter" en 2009, ainsi que "Le quai de Ouistreham" en 2010 qui a reçu le Prix Joseph Kessel.
RESUME : Florence Aubenas disparaît volontairement durant 6 mois environ de son lieu d'habitation pour s'installer à Caen où elle ne connaît personne. Elle tente de chercher un emploi simulant un problème familial qui l'oblige à travailler alors qu'elle n'aurait aucun diplôme en poche. Elle démarre comme femme de ménage avec beaucoup de difficulté et trouve son premier emploi sur les ferrys qui accostent sur le quai de Ouistreham pour quelques heures avant de repartir. Dans ce livre, on dévouvre tout son parcours laborieux pour décrocher un poste en passant par pôle emploi et les agences d'intérim.
MES IMPRESSIONS : La démarche de Florence Aubenas est intéressante et innovante car pour parler du sujet de l'emploi elle s'est complètement immergée dans la situation du chômeur. Elle n'a pas fait la description de la journaliste qui écoute les doléances des uns et des autres. Elle est au coeur du problème et joue le jeu comme les personnes précaires. Cependant toute la différence, c'est qu'elle n'est pas dans la précarité réellement et qu'elle n'a pas les préoccupations véritables de ces gens-là. Ce que j'ai apprécié de découvrir c'est le parcours du combattant qu'elle a dû vivre pour décrocher au bout de six mois un CDI qui était l'objectif de son expérience. Voilà par contre les défauts de son livre : une fois de plus, c'est une journaliste qui fait cette expérience en quête probablement d'un nouvel élan de popularité pour que l'on parle d'elle et qu'elle vende son livre (côté lucratif, il faut bien vivre) ; sur le livre proprement dit, il s'installe une certaine lassitude à continuer la lecture car on revient toujours au quotidien qui est souvent répétitif. Pour les côtés positifs : elle a bâti son livre sur le fil,  et cela est par contre plaisant, c'est un véritable reportage. La crise l'a inspirée pour écrire sur cette réalité émouvante. Ses portraits sont touchants. Ce dont on se rend compte aussi, c'est que chaque métier nécessite une formation et un savoir-faire qui n'est pas donné à tout le monde. Elle-même n'est visiblement pas très douée pour le métier de femme de ménage. Ce qu'il faut souligner et que Florence Aubenas dénonce avec subtilité, c'est parfois le manque de respect de certains vis à vis des professions manuelles et pratiques. Je le conseillerai pour tous bien qu'il puisse ne pas vraiment attirer tout le monde forcément vu le thème, mais c'est ouvrir son esprit à autre chose que son quotidien confortable et prendre conscience de la précarité si proche de soi.

2 commentaires:

Anis a dit…

J'ai beaucoup apprécié ce livre. Effectivement il a raison, il ouvre sur une réalité proche et parfois inconnue. Quand je vois les femmes de ménage de mon école arriver à 16H30 le soir, je ne les considère plus du même oeil.

Anonyme a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec vous, mais je trouve étrange de souligner les côtés répétitifs du livre, étant donné que le but de la locutrice est justement de décrire les temps difficiles et d'exprimer la longueur de l’obtention d'un CDI.