04/01/2014

L'empereur, c'est moi d'Hugo HORIOT et Le petit Prince cannibale de Françoise LEFÈVRE

ESSAI PARU EN 2015
Les choix de ces livres s'est fait çar j'en ai entendu parler par son auteur et sa mère sur la 5 dans l'émission C à vous.
Je leur donnerai à tous les deux 8/10.
Quelques mots sur l'auteur : Hugo Horiot, réalisateur, écrivain et acteur, est né en août 1982 à Dijon. Il est le fils de Françoise Lefèvre, auteur de livres aussi, qui a écrit sur la relation qu'elle a eu avec lui durant son enfance dans "Surtout ne me dessine pas un mouton" et "Le Petit Prince cannibale". A 6 ans, Hugo s'appelait encore Julien et il était autiste. Alors qu'il commence seulement à parler, il décide de perdre cet ancien prénom et son état qui le hante. Menacé par les divers médecins rencontrés d'entrer dans un hôpital psychiatrique, Hugo est sauvé par sa mère qui le maintient vaille que vaille dans un système scolaire classique. Aujourd'hui Hugo Horiot vit à Paris, parfois appelé pour témoigner du syndrome d'Asperger. Il est aussi papa. On compte dans ses écrits "L'empereur, c'est moi" paru en 2013 et "Carnet d'un imposteur" en 2016.
RESUME : Julien qui va devenir Hugo nous raconte son histoire de vie d'autiste de sa naissance à l'âge de 6 ans où il décide qu'il va guérir et devenir une autre personne en prenant un nouveau prénom.
MES IMPRESSIONS : Témoignage plutôt poignant par l'intensité de la souffrance de ce petit garçon enfermé dans son handicap. Sa mère le suit de très près et l'empêche de sombrer et surtout d'être dirigé vers l'hôpital psychiatrique qui entraînerait sa perte. On sent dans ce livre la force de caractère de cet enfant affectueux mais tellement colérique aussi car il ne se sent pas compris. Il doit combattre le regard des autres car il pense aussi avec une vraie intelligence et il veut essayer de faire comprendre qu'il a envie de changer mais le temps que l'entourage le comprenne est long pour un jeune enfant. La Maman a, elle, compris que son enfant allait s'en sortir mais elle est seule face aux autres et face à des équipes médicales souvent résignées à ne pas vouloir écouter les souffrances de cet enfant dont la solution est de l'interner avec des médicaments abrutissants. J'ai beaucoup aimé ce récit par son auteur lui-même qui est très conscient de ce qu'il est devenu même s'il doit toujours lutter contre ses vieux démons.
SECOND LIVRE
ESSAI PARU EN 1990

Quelques mots sur l'auteur : Françoise Lefèvre est la mère de Julien/Hugo Horiot. Née en 1942 à Paris, c'est une femme de lettres. Elle débute sa carrière d'écrivain en 1974 et chacun de ses livres raconte des épisodes marquants de sa vie. "La première habitude" parait en 1974. Une quinzaine d'années plus tard en 1990, elle écrit "Le petit Prince cannibale" qui raconte l'autisme de son fils et reçoit à cette occasion le prix Goncourt des lycéens. Suivent en 1995 "Surtout ne me dessine pas un mouton" et "Un album de silence" en 2008.
RESUME : Même histoire que le livre du fils vu par la mère.
MES IMPRESSIONS : Je pense avoir apprécié autant le livre de la mère que du fils. Ces deux points de vue en parallèle sont intéressants et permettent d'observer le vécu de chacun d'entre eux. Alors que la mère a 4 enfants, elle doit gérer tout particulièrement ce fils pas comme les autres. La petite soeur de ce dernier s'entend bien avec son frère. Elle ne voit pas la différence chez lui et cela lui permet de ne pas en souffrir et à son contact il se sent bien. On sent dans son livre le combat d'une mère qui lutte de toutes ses forces contre l'hospitalisation probable et qu'on lui conseille pour son fils trop turbulent, trop colérique, trop imprévisible, trop violent et qui ne parvient pas à vivre avec les autres. Lire ces deux livres m'ont enthousiasmée.


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